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Et si les réponses n’étaient pas là où vous les cherchez ?

Nous sommes nombreux à prendre du poids au cours de notre vie. Que faites-vous pour perdre quelques kilos ? Essayez-vous un autre régime, vous inscrivez-vous dans une salle de sport ou envisagez-vous de consulter votre médecin ?

La connaissance, c’est le pouvoir :
Envisager le problème pour ce qu’il est

Saviez-vous que l’obésité est une maladie chronique ? Vraiment. Il s’avère que nous nous sommes bien trompés pendant très longtemps.

Le discours culturel a longtemps maintenu que le poids peut être contrôlé tout simplement en changeant le curseur dans l’équilibre entre « nombre de calories entrant » et « nombre de calories sortant ». Donc, si vous prenez du poids en consommant trop de calories, réduisez simplement votre consommation et vous perdrez du poids.

N’essayons pas de prétendre pas que contrôler le poids est facile.

Il s’avère que les choses ne sont pas si simples. Pourquoi ? Parce que le poids n’est pas un comportement. Par conséquent, vous ne pouvez pas contrôler directement votre poids !

Drôle de discours, pas vrai ? Voici un exemple : Si je vous demandais de manger 3 portions de fruits aujourd’hui, vous pourriez le faire (à condition d’y avoir accès).

Si je vous demandais de marcher 30 minutes à un moment entre 8 h 00 et 21 h 00, vous pourriez probablement le faire aussi. Mais si je vous demandais de prendre 0,3 kg dans les 6 prochaines heures – non, disons plutôt 5,5 kg – vous ne le pourriez pas.

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Le comportement est simple. Le poids ne l’est pas

Vous avez beaucoup de contrôle (répétons-le, avec des limites) sur ce que vous mangez et la façon dont vous faites de l’exercice. Mais comme le poids n’est pas un comportement, notre capacité à modifier le poids comme s’il s’agissait de la molette sur un thermostat est très faible.

En plus de cela, il s’avère que vos gènes comptent beaucoup. On estime qu’environ 40 à 70 % de la probabilité de développer une obésité chez une personne est due aux gènes. De plus, il y a une corrélation entre votre environnement social et votre poids.

Sans parler du fait que notre société s’est développée de telle sorte que l’accès à des aliments hautement caloriques et pauvres en éléments nutritifs est facile et que les opportunités d’activité sont difficiles.

En d’autres termes, quelle que soit la manière dont vous les décortiquez, les preuves scientifiques étayent clairement le fait que le poids n’est pas une question de choix et de volonté, mais le résultat de facteurs génétiques, biologiques, socioculturels et psychologiques complexes.

 « On estime qu’environ 40 à 70 % de la probabilité de développer une obésité chez une personne est due aux gènes. »

-Dr. Michael Vallis

Alors, qu’est-ce qui fait de l’obésité une affection médicale ?

Eh bien, ce n’est pas le nombre de kilos sur la balance, mais l’impact de l’excès de cellules adipeuses sur la santé, la capacité à fonctionner et la qualité de vie. Les cellules adipeuses ne sont pas passives. Elles ne restent pas là à ne rien faire.

Les cellules adipeuses sécrètent des hormones et des peptides qui, lorsqu’ils sont proches du cœur, du foie, du pancréas, etc. (tissu adipeux intraabdominal) peuvent provoquer des maladies.

Allons encore plus loin. Il est crucial de comprendre que l’organisme défend – mais oui, défend – son poids le plus élevé ! Nos corps ont des mécanismes de réponses instinctifs basiques. Examinons quelques exemples.

Étant donné qu’une surchauffe nous expose à un risque de lésions cérébrales, nous commençons automatiquement à transpirer pour abaisser la température de notre corps. Autre exemple : Le grand froid n’est pas bon pour nous ; il peut nous causer des dommages. C’est pourquoi nous commençons automatiquement à frissonner lorsque nous avons froid pour faire remonter notre température. Jusqu’à présent, tout va bien.

Eh bien, de la même manière, le corps a été conçu pour résister à la perte de poids. Dans un passé lointain, lorsque la nourriture n’était pas facile à trouver, nous étions souvent exposés au risque de faim. Donc, lorsque nous perdions du poids, nos mécanismes intégrés s’activaient. Plutôt que de frissonner ou de transpirer, notre cerveau augmentait la sensation de faim, éteignait la sensation de plénitude et ralentissait le métabolisme. Ces mécanismes visant à préserver la vie sont encore à l’œuvre en coulisse aujourd’hui...

« À un moment entre 3 et 6 mois après le début, la perte de poids s’arrête et se stabilise. C’est la biologie qui prend le relais. Appeler cela un échec est trop simpliste. »

-Dr. Michael Vallis

Ce moment bien connu où la biologie prend le contrôle

Il existe une courbe de perte de poids prévisible que presque tout le monde connaît. Au début du processus de perte de poids, le poids chute bien. Ensuite, à un moment entre 3 et 6 mois après le début, la perte de poids s’arrête et se stabilise. C’est la biologie qui prend le relais. Appeler cela un échec est trop simpliste.

Alors, pourquoi est-ce que je vous en parle ? Eh bien, lorsque les personnes travaillent selon le modèle entrée d’énergie/sortie d’énergie, ils fixent leurs objectifs et leurs attentes en fonction de ce modèle.

Cette façon de penser pourrait pousser à se fixer un objectif de perte de 0,5 kg chaque semaine. 5 semaines : 2,5 kg. 10 semaines : 5 kg. 30 semaines : 15 kg. Génial ! J’en suis ! Mais malheureusement, les chances que cela réussisse réellement sont très, très minces. En effet, votre corps a une perception différente et vous ne pouvez évidemment pas tromper Mère-nature.

Comment l’état d’esprit « Manger moins, bouger plus » nous nuit en fait

Il existe un énorme problème associé à l’état d’esprit répandu du « Manger moins, bouger plus ». Lorsque les personnes traversent les stades prévisibles de perte de poids – succès initial suivi de l’inévitable arrêt de la perte de poids – elles se le reprochent invariablement elles-mêmes.

Cela met les gens en condition pour une séquence d’événements improductive. S’il y a quelque chose que nous savons sur les personnes atteintes d’obésité, c’est qu’elles font des efforts importants à plusieurs reprises pour perdre du poids. Mais avec le temps, leurs expériences ont tendance à ressembler à ceci : J’essaie et j’échoue ; j’essaie et j’échoue ; j’essaie et j’échoue. Cet air vous est familier ?

« Ce modèle alternant essai et échec aboutit à l’abandon ! C’est ce qu’on appelle l’“impuissance apprise”, et il s’agit d’un état psychologique très dangereux. »

-Dr. Michael Vallis

L’impuissance apprise

En tant que psychologue, lorsque je vois ce schéma, cela me bouleverse vraiment. Pourquoi ? Parce que ce modèle alternant essai et échec aboutit à l’abandon ! C’est ce qu’on appelle l’« impuissance apprise », et il s’agit d’un état psychologique très dangereux. Cela ressemble à la dépression. Cela interfère avec la plupart des aspects de la vie d’une personne. Et cela dégrade l’estime de soi de la personne.

Récemment, un certain nombre d’études ont été menées pour comprendre comment améliorer les soins des personnes atteintes d’obésité. Ce que nous apprenons, c’est que les personnes atteintes d’obésité ne considèrent pas réellement les prestataires de soins de santé comme des sources de soutien, mais pensent que la gestion du poids dépend d’elles-mêmes et qu’elles doivent juste se concentrer davantage sur l’alimentation et l’exercice physique. Les professionnels de la santé pensent qu’ils peuvent aider, mais pensent également que l’alimentation et l’exercice sont la seule façon de procéder.

Il est temps de changer de discours

Je travaille avec des personnes atteintes d’obésité depuis la fin des années 1970. J’ai vu à maintes reprises à quel point il est frustrant pour les personnes atteintes d’obésité de s’entendre dire : « Eh bien, vous devez simplement manger moins et faire plus d’exercice physique ».

C’est comme s’ils s’attendaient à ce que la personne souffrant d’obésité réponde : « Vraiment ? Waouh, personne ne me l’avait jamais dit. Je n’aurais jamais imaginé que manger moins et de faire plus d’exercice pourrait m’aider ».

Ayant entendu cette histoire d’innombrables fois, je sais que nous utilisons le mauvais script. Il est temps de changer le discours sur ce que signifie l’obésité, comment elle se développe et comment elle est traitée.

Quand quelqu’un me demande d’expliquer pourquoi les taux d’obésité augmentent, ma réponse est « Parce que le cerveau humain n’est plus adapté à l’environnement dans lequel il vit. » Ce n’est pas un problème avec la personne et le cerveau. Mais en association avec le facteur environnemental, des problèmes peuvent survenir.

Que se passerait-il si vous changiez votre discours selon lequel l’obésité se résume à une question de manger moins et bouger plus, qui vous fait sentir comme un raté ?

D’ailleurs, lorsque l’on se sent comme un raté et qu’on abandonne, on cesse de prendre soin de soi.

« Il est temps de changer le discours sur ce que signifie l’obésité, comment elle se développe et comment elle est traitée.

-Dr. Michael Vallis

Alors, quelle est l’alternative ? Eh bien, laissez-moi vous suggérer quelque chose

Et si l’obésité était une affection médicale chronique résultant de problèmes génétiques, environnementaux, biologiques (affectant en particulier la biologie cérébrale), sociaux et psychologiques qui sont amplifiés dans le contexte de l’environnement moderne d’aliments trop transformés, de vies surchargées, avec peu de temps pour les soins personnels ?

Et si malgré tous vos efforts passés, vous n’aviez jamais été réellement traité pour cette maladie ? À ce jour, personne n’a abordé vos soins à partir de nos connaissances actuelles. Les tentatives passées se sont centrées sur le modèle « Manger moins, bouger plus ».

Si vous pouviez opérer ce changement de perspective, je me demande ce qui se passerait. 

Espoir

Voici ma vision : Je pense que ce changement de perspective a le potentiel pour réintroduire un espoir réaliste dans la prise en charge de l’obésité et ouvrir un chemin vers une meilleure estime de soi.

« Je pense que ce changement de perspective a le potentiel de réintroduire un espoir réaliste dans la prise en charge de l’obésité et d’ouvrir un chemin vers une meilleure estime de soi. »

-Dr. Michael Vallis

Ce qui m’inquiète, c’est que les personnes atteintes d’obésité se blâment elles-mêmes – et de fait, nous savons qu’elles le font ; c’est ce qu’on appelle un préjugé sur le poids internalisé – et n’envisagent pas les prestataires de soins de santé comme des personnes qui sont là pour aider.

Cependant, si nous approchons l’obésité d’une manière similaire à toute autre maladie chronique, nous pouvons faire la différence. Les prestataires de soins de santé peuvent utiliser les compétences qu’ils ont apprises en aidant les personnes atteintes d’autres maladies chroniques pour aider les personnes qui vivent avec l’obésité. Après tout, la prise en charge de l’obésité repose sur des approches thérapeutiques qui améliorent la santé, la fonction et la qualité de vie, plus que sur le poids qu’une personne peut perdre.

Je me demande si vous seriez disposé à aller chercher de l’aide pour votre maladie ?

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