A l’été 2021, Anthony bénéficie de la pose d’un anneau gastrique. Et
passe de 140 à 115 kg. « Cela m’aide à ne pas reprendre de poids. J’ai
réussi à arrêter la cigarette et plusieurs autres addictions, mais en
ce qui concerne la nourriture ce n’est jamais définitif. Il faut
lutter en permanence et c’est très dur ». Voilà pourquoi il a décidé
de participer à la campagne de sensibilisation contre l’obésité et ses
maudits préjugés (2). « A la fois pour vivre une expérience originale
car j’aime bien le concept de la photographie qui dit tout avec
intelligence et pertinence, mais aussi pour partager mon histoire,
pour montrer que nous ne sommes pas tous égaux par rapport au poids.
Je veux démontrer qu’il est très compliqué de lutter et de trouver son
équilibre ».
Hormis durant sa jeune scolarité où il a essuyé quelques moqueries
liées à son poids, Anthony ne se souvient pas avoir directement vécu
des moments discriminants. « Je me suis forgé une carapace qui va
au-delà du blindage, plaisante-t-il. En réalité, je ne vois pas ce
regard posé sur moi. Mais je sais que les personnes en obésité peuvent
être stigmatisées, en souffrir, vivre dans la solitude de leur
maladie. D’où mon engagement ».
Faire changer l’image du corps gros, aider à l’éducation des enfants
pour qu’ils acceptent et respectent la différence, parler de l’obésité
sur les murs du métro ou dans les médias « parce que cette pathologie
ne doit pas rester sous cloche », mieux réglementer le secteur
agroalimentaire pour éviter les dérives… Anthony fourmille d’idées
pour casser les idées reçues. Son souhait : que l’obésité soit un jour
décrétée grande cause nationale, comme aux Etats-Unis. Dans le sud de
Lyon, on peut déjà compter un porte-étendard énergique et persévérant.
Propos recueillis par Philippe Saint-Clair