Sept femmes et deux hommes, tous en situation d’obésité, évoquent
leur maladie et les préjugés qu’ils subissent. Même s’ils se font
parfois écho, aucuns cas ne ressemblent à l’autre. Aucune trajectoire
de vie n’est semblable. La prise en charge passe par un parcours de
soins personnalisé et bienveillant.
Il faut casser le moule des idées préconçues : l’obésité (1) n’est
pas un choix personnel. Elle ne relève pas non plus d’un manque de
volonté. Plus la recherche scientifique progresse, plus la génétique
livre ses secrets. Et apporte des réponses, le plus souvent liées à un
ensemble complexe d’interactions avec des facteurs environnementaux,
sociétaux ou comportementaux.
La preuve par les trajectoires humaines des neuf modèles qui ont
posé pour la campagne de sensibilisation lancée par Novo Nordisk (2)
contre l’obésité et ses préjugés dans le cadre de la Journée mondiale
de l’obésité du 4 mars 2022.
Chacun de ces personnages présente une existence singulière.
Individuelle dans sa construction, unique dans son évolution. Car si
Claudine, Sheva, Julie, MarieetJeanne
témoignent d’histoires de vie personnelles, toutes un jour marquées
par la prise de poids, ces parcours de vie croisent, à bien des
égards, les destins d’Anthony, Hamza, Fanny et Sandrine eux
aussi confrontés à une obésité cible de préjugés.
Existe-t-il pour autant des points communs à leur obésité ? Les
réponses ne peuvent qu’être nuancées au regard de leur cheminement
intime. Jeanne, Sandrine, Marie et Sheva, toutes les quatre
mamans ont vécu des maternités compliquées. L’une parce que dépassée
par l’annonce de la mise au monde d’un enfant, une autre dans le déni
de sa grossesse, une troisième souffrant d’une dépression, la
dernière, mère de trois enfants, n’a cessé de prendre du poids à
chaque choc émotionnel lié aux trois naissances.
Certaines reconnaissent s’être réfugiées dans la nourriture pour
surmonter cette étape, d’autres pas. En revanche, toutes ont, un jour
ou l’autre, tenté des régimes.
Même intention, même sentence. « Court et drastique ou long et
équilibré, les régimes se sont révélés décevant et coûteux », se
souvient Jeanne, souvent conseillée par de bonnes âmes qui lui
veulent du bien. « Me dire même amicalement que je dois faire un
régime ou m’entendre dire par un médecin que je dois avoir une
meilleure hygiène de vie relèvent des préjugés », poursuit-elle.
D’autant que la soi-disante solution miracle des régimes peut avoir
des effets dévastateurs. « Le corps enregistre tous nos comportements
et cela peut se retourner contre nous », analyse Julie.
Un corps qui surréagit à l’angoisse, un autre à la solitude
Marie a souffert des mêmes expériences. « Dans la vie de tous
les jours, c’était très difficile. On me conseillait de faire des
régimes en m’expliquant que ma fille devait avoir honte que je l’amène
à l’école ou que je devais écraser mon mari dans le lit. C’était très
douloureux à entendre ». Là encore, l’effet contraire se produit.
Telle une spirale infernale, la culpabilisation s’installe et
l’enferme dans sa maladie.
Hamza, jeune homme de 37 ans, connaît ce processus par cœur.
Pour lutter contre son appétence aux produits sucrés, il a enchaîné
les régimes. En vain. Les échecs à répétition conjugués aux reproches
et aux mots blessants qui lui étaient adressés l’ont peu à peu conduit
vers l’isolement, la solitude. Ce que confirme Anthony, grand
gaillard lyonnais de 35 ans. « Je sais que les personnes en obésité
peuvent être stigmatisées, en souffrir, vivre dans la solitude de leur
maladie ».
Un sentiment partagé par Claudine qui se rappelle une
jeunesse marquée par sa difficulté à créer de véritables liens
d’amitié. « Mes rondeurs me pénalisaient au plan relationnel et
m’écartaient de la facilité de sociabilisation », explique cette
quinquagénaire qui plaide la tolérance. Elle a pourtant ressenti son
obésité de la manière la plus cruelle. « J’ai découvert mon obésité au
travers du harcèlement, de la violence, de la méchanceté, de la
jalousie. Aussi bien au niveau scolaire, que familial et professionnel
», détaille-t-elle avec lucidité. Jamais victime de trouble
alimentaire, elle a grossi au fil du temps. La faute à ses émotions,
la faute à un corps qui surréagit à la tension, à l’angoisse.
Cette violence psychologique génératrice de stress, Fanny l’a
malheureusement touchée du doigt. « J’ai commencé à prendre du poids à
l’âge de 20 ans. Je vivais une situation relationnelle difficile. Je
partageais la vie de quelqu’un qui ne supportait pas que je prenne
quelques kilos. Son attitude envers moi était méchante, insultante,
rabaissante. Ses reproches nont pas aidé à inverser la situation, au
contraire, j’ai pris plus de poids. Toutes ces années de violence
psychologique m’ont fait prendre plus de 60 kilos. Cette relation est
terminée, mais l’engrenage s’est poursuivi ».
Un témoignage qui fait écho aux épreuves traversées par
Sandrine. Elle aussi a toujours des problèmes de poids, mais
quand survient la séparation avec son conjoint, sa prise de poids
devient incontrôlable : « J’ai repris 50 kilos, j’étais en
souffrance... »...
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« Qui a dit qu’il suffisait de faire du sport pour maigrir ? »
L’activité sportive serait-elle le remède aux maux de l’obésité
? Anthony pourrait presque s’amuser de cette réflexion en
forme de préjugé permanent. Handball, volley, basket, judo, vélo,
football... doté d’une farouche volonté de faire bouger son corps, lui
qui a un jour flirté avec la barre des 140 kilos, a tout essayé. « Je
changeais tous les ans ou tous les deux ans de discipline. J’ai même
fait du water-polo, j’aime la randonnée et je continue à nager à la
piscine. » Malgré cette intense activité physique, sa morphologie n’a
cessé d’évoluer. « Nous ne sommes pas tous égaux devant la nourriture
et le poids. Il est très compliqué de lutter et de trouver son
équilibre », affirme-t-il.
Un équilibre que Sheva, mais également Julie tentent
de trouver en s’adonnant au sport avec intensité. « Qui a dit qu’il
suffisait de faire du sport pour maigrir ? », s’interroge-t-elle en
toutes lettres sur l’affiche de la campagne de sensibilisation, non
sans arborer un air un brin dubitatif.
Depuis des années, Julie, active et déterminée à contrer son
poids, se rend régulièrement dans une salle de sport où les regards
sont amicaux et compréhensifs. Si côté kilos, la lutte est compliquée,
côté préjugés, elle avoue que la discrimination surgit souvent au coin
de la rue : « La grossophobie, c’est la phobie des gros. Une phobie
c’est la peur de ce que l’on ne connaît pas, de ce que l’on ne
comprend pas, martèle Julie. Si le grand public était mieux informé
sur l’obésité, je suis sûre que la stigmatisation reculerait et on
vivrait dans un monde avec moins de préjugés blessants ».
C’est aussi le sentiment de Hamza qui, depuis peu, se rend
dans un lieu pour aérer son esprit et muscler son corps. « Alors que
jétais plutôt habitué à entendre le mot ’hippopotame’’ ou ’éléphant’’,
je me rends compte que l’entourage est bienveillant. Plusieurs
personnes sont venues me voir pour m’encourager. Cela m’a mis à l’aise
et me motive pour continuer ». Preuve que la tolérance et le soutien
engrangent de meilleurs résultats que les mauvais conseils et autres récriminations.
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Un accompagnement individualisé, respectueux multidimensionnel et pluriprofessionnel
Voilà pourquoi Claudine s’est engagée avec espoir dans la
campagne de sensibilisation contre l’obésité et son cortège d’a
priori. « Cette initiative pointe du doigt les préjugés liés à
l’obésité et ressemble beaucoup à ma vie au travers du sport, de la
thérapie, de l’alimentation...Je reconnais ces idées reçues dans les
conversations que j’entends, les remarques récurrentes que j’essuie et
les regards accusateurs que je croise. »
Sauf que ces avis, aussi tranchés que toxiques pour les personnes en
situation d’obésité, relèvent principalement d’une réelle
méconnaissance de la maladie. Car cette pathologie complexe et
douloureuse mérite un regard plus nuancé. Une approche prévenante et bienveillante.
« Il faut comprendre la différence, plaide Fanny. Les
personnes en obésité doivent être acceptées et non plus jugées ». Elle
a mille fois raison. D’abord parce qu’il n’existe pas une, mais bien
des obésités comme le démontrent les neuf témoins aux parcours de vie
bien distincts ; ensuite parce chaque cas est unique. Unique et
singulier au point de nécessiter une prise en charge individualisée et
respectueuse de chaque patient. Au point aussi d’imaginer un parcours
de soins adapté à chaque situation. Au point enfin d’œuvrer à un
accompagnement multidimensionnel et pluriprofessionnel qui dépend, en
premier lieu, d’une évaluation globale individuelle et familiale.
Propos recueillis par Philippe Saint-Clair
Références
(1) https://www.inserm.fr/dossier/obesite/
(2) La campagne de sensibilisation Novo Nordisk « Les préjugés ne
signent pas l’obésité » s’est affichée du 28 février au 6 mars 2022
dans 300 emplacements du réseau des transports franciliens et durant
tout le mois de mars 2022 sur les réseaux sociaux.
Journée mondiale de l’obésité 2022 : libérer la parole, stopper les
préjugés
Pour lutter contre les idées reçues, neuf personnes en situation
d’obésité ont accepté de servir de modèle dans le cadre d’une campagne
de sensibilisation à l’initiative de Novo Nordisk. Le public découvrira
leur parcours dans le métro parisien et sur les réseaux sociaux à partir
du 28 février.
Pourquoi les connaissances ne sont-elles pas toujours suffisantes pour
prendre en charge l’obésité?
La plupart des actions contre l’obésité se concentrent sur la prévention
et le font à travers «l’éducation». Mais il y a une raison pour laquelle
cette approche n’a eu aucun impact sur l’obésité, quels que soient nos
efforts d’éducation.
Allons de l’avant: de l’exclusion au monde libre de toute stigmatisation
du poids
La distanciation sociale n’est pas une nouveauté pour tout le monde. Les
personnes atteintes d’obésité en sont, en réalité, des experts. Au
moment où nous réinvestissons le monde en tant que société, je me
demande si nous pouvons choisir d’en faire un meilleur endroit pour chacun.
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